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 Un vieil air de guitare - Duncan

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Un vieil air de guitare - Duncan Vide
MessageSujet: Un vieil air de guitare - Duncan   Un vieil air de guitare - Duncan I_icon_minitimeMar 6 Oct - 21:19



    J'étais assise depuis une heure déjà au milieu de la salle. Aux alentours, pas un bruit, personne n'était venu brisé ce moment de silence que j'aimais tant. Perdue dans mes pensées, je réfléchissais à tout et n'importe quoi. Partant de choses totalement futiles aux problèmes les plus graves de mon existence. Ça faisait une semaine et demi que j'étais arrivée à Emerald et je n'avais toujours pas croisé Duncan, d'un coté, ça m'arrangeait. Je ne savais ni comment il allait réagir ni comment j'allais moi-même réagir à la vue de celui qui hantait mes rêves depuis si longtemps. Mes rêves. Mes cauchemars même parfois, il était de tous les tours que me jouait mon subconscient. Même si j'étais superbement concentrée sur quelque chose, j'arrivais toujours à m'égarer assez pour écrire Duncan, pour penser "Duncan", pour rire en passant à Duncan, pour pleurer en pensant à Duncan... Je soupirai. La vie était vraiment injuste. Je ne me sentais pas vraiment à mon aise dans cette école mis à part qu'elle me permettait de vivre de ma passion: la musique. J'avais d'ailleurs ma guitare posée par terre à mes côtés.

    Le miroir qui prenait tout un pan de mur me renvoyait l'image d'une fille pommée avec sa guitare au milieu d'une salle vide et triste. Je me trouvais affreuse. Je m'étais laissée aller ces derniers temps... J'avais les cheveux qui partaient n'importe comment, formant un magnifique épis au sommet de ma tête. Je mis mes deux mains à plat sur ma tête pour essayer de le faire disparaître: rien à faire. Le crayon que j'avais appliqué sur mes yeux le matin même coulait déjà et on aurait dit que j'avais pleuré. Pourtant, pour une fois, c'était faux. Malgré tout, la lueur dans mes yeux n'avait pas disparu, elle ne disparaîtrait jamais tant que j'avais ma musique, tant que je pouvais composé. Je souris, mon seul bonheur, c'était ça finalement. Je caressais les cordes, comme pour montrer au vide que l'instrument était le mien... Je ne souffrais pas tellement de cette solitude presque systématique et je me rassurais avec des phrases idiotes telles que : "Mieux vaut être seul que mal accompagné". J'avais pourtant été une petite fille sociable dans le temps, avec un large cercle de copines et de copains avec qui faire les 400 coups, mais tout cela était bien loin à présent... Il fallait s'y résoudre.

    Flash Back.

    Emma s'était réveillée aux aurores ce jour là. C'était le jour de son anniversaire, de ses 12 ans pour être précis et elle voulait absolument jouer un morceau avec Duncan pour l'occasion. Elle descendit attraper le téléphone familial et joignit le jeune homme sur son portable.

    - Allo?
    - Coucou !
    - Emma?! T'es déjà levée?
    - Oui ! Je te réveille pas j'espère. Je veux aller jouer un air à la cabane !
    - Si, tu me réveilles, mais peu importe. Rendez vous dans une demi-heure et bonne anniversaire ma belle !

    La cabane, c'était le lieu de rendez-vous. Là qu'ils jouaient ensemble leurs plus belles mélodies, celles qu'ils ne voulaient partager qu'avec l'autre et la nature qui les écoutait toujours en silence. Emma était heureuse, la journée de ses douze ans s'annonçait sous les meilleurs hospices. Le jeune homme arriva, pile une demi-heure après son coup de fil, tenant sa promesse. Il lui déposa un bisou sur la joue en lui souhaitant encore un joyeux anniversaire. Et elle lui demanda de l'écouter quand elle entama accompagnée de sa guitare la chanson qu'elle avait composée pour lui...

    Fin du flash back.


    Je me souvenais de ce jour là comme si c'était hier. Il ne m'avait pas vraiment dit si ma chanson lui plaisait ou non. Il avait seulement dit "merci" en me déposant un nouveau baiser sur la joue. Je revenais soudain à la réalité. Me maudissant de m'être encore laissée distraire en pensant à lui. Je n'arrêterais donc jamais? De toutes façons, je n'étais même pas vraiment sure que j'ai envie de ne plus y penser, c'était tellement bon. Prenant mon courage à deux mains, je saisis ma guitare et je jouais la fameuse mélodie que j'avais joué le jour de mes 12 ans, 4 ans plus tôt.



Dernière édition par Emma K. Doherty le Mer 7 Oct - 18:10, édité 1 fois
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Un vieil air de guitare - Duncan Vide
MessageSujet: Re: Un vieil air de guitare - Duncan   Un vieil air de guitare - Duncan I_icon_minitimeMar 6 Oct - 22:07

    J'étais assis devant mon thé noir. Je me décidais enfin à le boire. Les petites gorgées traversaient ma gorge et la brûlait, presque. J'étais vraiment, vraiment endormi. Certes, j'allais bientôt être bien réveillé. Mais pour l'instant, je poussais ma chaise lentement, et me levai nonchalamment. Une fois mon plateau débarrassé, je retournai au bungalow. Quel heure était-il ? Onze heure. Il était rare que je traine autant le matin, mais cette fois, j'avais deux de tension, comme on disait. De toutes façons, mon professeurs était malade aujourd'hui, donc pas de précipitation. J'entrais dans la salle de bain: mes cernes étaient très prononcés, comme je ne dormais pas ici. Mes cheveux étaient vraiment n'importe comment. Tant pis, ça ne m'allais pas si mal... Mon haut était très simple: un t-shirt noir. Bien évidemment, je n'abandonnais pas le fidèle col en V, qui était comme ma marque déposé. En bas, j'avais un jean et une pair de Vans noirs.

    Je revins dans la chambre: ma guitare trônait sur mon lit. Instinctivement, je la pris, puis sortit du bungalow. Je mis ma main libre dans ma poche: un médiator et un paquet de cigarette y étaient. Je sortais les cigarettes, avec le briquet, en alluma une. La fumée traversa ma gorge comme l'avait fait plus tôt la boisson chaude, mais en plus intense. Le souffle chaud remonta, puis sorti dans une petite fumée semblable à un brouillard éphémère. Je regardai autour de moi: personne. Oh, et puis si un adulte arriver, advienne que pourra, hein !

    Je continuais ma marche. Je sortis mon Ipod, et mis au hasard Society Une chanson d'un de mes films préféré: Into The Wild. Elle me ramenait indirectement à moi: « Society, you're a crazy breed. I hope you're not lonely without me. » Moi aussi, j'étais coupé de la société. La dernière relation que j'avais eu, les derniers sourires que j'avais reçus étaient ceux d'Emma. Ah, Emma... Quand la reverrais-je ? Je ne savais pas si elle me manquait ou pas. Nos derniers mois avaient été si compliqué. La maturité, le fait de grandir apportait-il forcément la certitude que toutes nos relations si sincères et si innocentes changeait ? Si c'était ça, grandir, je préférais encore finir comme Peter Pan. Je finissais ma cigarette. l'éteignant par terre d'un frottement de pied. À côté il y avait la salle polyvalente. Je décidais d'y rentrer. Je le fis donc, et me mis dans un coin. Je posai ma guitare, et ressortir mon Ipod. "PAUSE". C'est alors que je me rendit compte d'un bruit. Non, mieux, d'une musique. Je la connaissais, cette mélodie. Un souvenir me revint en mémoire.


      FLASH BACK

      Il pleut. C'est limite impressionnant. Heureusement, je serais dans quelques heures en Californie. Le soleil m'y attend, je crois. Bon, vite, mes deux grosses valises, ma guitare, mon sac... Il me manque rien ? C'est vrai que c'est mon genre de toujours oublier quelque chose. Ipod, portable... Non, j'avais tout. Je sors. Ouah, il va falloir que je marche jusqu'à la gare. Jessie, elle, y est déjà. Je ferme la porte, à clé, et mets ces dernières dans ma poche. J'avance, et regarde une dernière fois la maison, maison qui auparavant, respirait le bonheur et la prospérité. Enfin bref, je vais être en retard si je reste trop longtemps là. Je tire mes deux bagages, et porte ma guitare sur le dos, alors ça en fait du poids.

      J'entends alors un cri, je me retourne. Non, ce n'est quand même pas elle ?

      FIN DU FLASH BACK



    Je me disais exactement la même chose. Je me retournai, elle, elle était déjà vers moi. Elle me regardait. Elle me dévisageait, presque. Avais-je tant changé ? Je en devais pas être beau à voir. Cernes, amaigrissement... Mais je n'y pensais pas, je ne pensais plus. Ma bouche s'ouvrit pour dire quelque chose, mais rien ne sortit. J'étais tétanisé. On entendit un bruit lorsque mon Ipod toucha le sol. Comment était-ce possible ? Elle n'avait pas de problème pour venir aussi ici ? Ma gorge se noua, mon coeur eu unt raté et mes yeux s'emburent tandis qu'elle restai devant moi.


Dernière édition par Duncan McFadden le Jeu 19 Nov - 14:54, édité 1 fois
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Un vieil air de guitare - Duncan Vide
MessageSujet: Re: Un vieil air de guitare - Duncan   Un vieil air de guitare - Duncan I_icon_minitimeMer 7 Oct - 13:33

    Le passé m'avait rattrapée et m'avait foutu une claque en pleine tête. J'avais presque oublié, avec toutes ces émotions, qu'il n'était pas au courant que moi aussi, j'étais là, à présent. Les derniers instants, le moment où ses lèvres étaient rentrées en contact avec les miennes, tout se bousculait dans ma tête. Tellement, tellement, que je n'avais qu'une envie, me la claquer contre le sol ou m'enfuir en courant. Je me rappelais la cabane, les moindres instants, les moindres sourires, la moindre larme que j'avais versé sur ses épaules, le plus souvent pour des broutilles. Tout était tellement clair dans ma tête que j'avais presque l'impression de le revivre en direct alors qu'il était là, en chair et en os, en face de moi. Et qu'il ne semblait ne pas m'avoir vu depuis au moins dix ans. Je le regardais droit dans les yeux, malgré tout. Et j'avais l'agréable sensation de contrôler la situation ou du moins, d'avantage que lui. J'avais toujours aimé avoir l'impression de dominer, j'avais toujours aimé pouvoir me sentir supérieure aux autres. Et à vrai dire, je trouvais ce trait de caractère plutôt détestable. Il semblait figé, vide et ça me faisait peur. Je ne savais pas comment prendre sa réaction et je me demandais s'il ne valait mieux pas que je m'en aille et que je le laisse se remettre de ce qui avait l'air d'être pour lui un sérieux choc. Il laissa tomber son i-pod par terre et c'est le seul bruit qui vint troublé le silence qui s'était installé dans la salle...

    Il y avait parfois de drôle de coïncidences, tout de même. Voila que je jouais cette chanson alors que ça faisait des années que je ne l'avais pas entonnée, et qu'il apparaissait miraculeusement. Le destin nous jouait parfois de sacré tour. Tandis que mon esprit passait d'un sujet à l'autre à une vitesse déconcertante, je savais bien que le sien s'était arrêté depuis un moment déjà. Ne sachant que faire, je lui souris. Il était toujours aussi beau, même si j'avais bel et bien l'impression que lui aussi s'était laissé aller. Ses cheveux décoiffés étaient sublimes, on avait presque l'impression que c'était faussement négligés. Il avait des énormes cernes mais elles étaient "dissimulées" par la beauté de ses yeux. J'étais subjuguée. Ce qui ne devait pas vraiment être réciproque, vu la tête de déterrée que j'affichais. J'avais envie de le serrer dans mes bras, fort, très fort pour qu'il se détende enfin. J'avais l'impression d'avoir tant de temps à rattraper à ses côtés... Mais je savais bien qu'il ne partagerait certainement pas mon point de vue. Il avait sa vie ici à présent et je doutais qu'il juge ma compagnie agréable... J'aurais plutôt parié sur "à la limite du supportable" mais je pouvais toujours être surprise !

    Je remarquais soudain quelque chose d'anormal dans ses yeux. Quelque chose que je n'avais pas l'habitude de voir sur son visage. Ses yeux étaient humides, ils étaient tout embués. A ce moment là, j'eus envie de pleurer. D'abord parce que ça m'énervait. Il n'avait pas à se mettre dans cet état, lui, il était parti et ne m'avait laissé que très peu de nouvelle. Avec pour seul cadeau d'au revoir un baiser qui ne signifiait pas grand chose pour lui. Il n'avait pas à se mettre dans cet état, non. Il n'avait pas eu le coeur brisé, lui. Il s'était juste servi de moi. Il n'avait pas à se mettre dans cet état. Il n'avait pas à se mettre dans cet état. Il n'avait pas à se mettre dans cet état. Des larmes coulaient sur mes joues. Je me rendais compte que je ne maîtrisais pas la situation, que personne, ni lui, ni moi, n'était en mesure de canaliser tout cela, toute cette émotion soudaine, ce choc. Et moi, plus que quiconque, j'étais incapable de contrôler mon amour...

    Je le regardais donc, pendant que plusieurs larmes glissaient doucement de mes yeux aux bords de mes lèvres, sans que je les essuie et sans un bruit. Je ne savais que lui dire. J'avais tellement envie de briser ce silence atroce, qui me dévorait de l'intérieur. Si je vous ai dit précédemment que j'aimais le silence, oubliez. En vérité, c'est affreux. Mon cerveau tournait à plein régime, tandis que je cherchais en vain quelque chose à dire. Et comme tous les mots de la Terre n'aurait pas pu être plus expressifs, je glissais mes doigts dans les siens. C'était avant tout un geste d'amitié, un geste de retrouvailles, un geste simple. Mais lourd de sens.
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Un vieil air de guitare - Duncan Vide
MessageSujet: Re: Un vieil air de guitare - Duncan   Un vieil air de guitare - Duncan I_icon_minitimeMer 7 Oct - 19:36

    C'était toute mon enfance qui remontait, d'un coup, là comme ça. Vous savez, comme ces manèges à sensation. Vous êtes tranquillement assis sur votre siège, vous montez, doucement, vous remontez la pente. Et là, quand on pense que tout va bien, ça vous prends, ça vous remue de l'intérieur, ça vous fait hurler, pleurer ou je ne sais quoi d'autre. Moi, c'était la même chose. J'étais au camp, je ne pensais plus à mes problèmes - je tentais plutôt de les oublier, mais enfin bon - et puis voilà, ça me retombait dessus. Emma, le bonheur, les rires, les joies, la musique, puis le drame, l'aveu de son amour, ma solitude, ma pseudo séquestration-volontaire, le silence, le silence, et encore le silence. Ça faisait un peu beaucoup, un peu trop. Tout ce que j'avais retenu depuis si longtemps, semblait vouloir sortir. J'avais rarement pleuré, et là je n'avais qu'une envie: le faire. Pleurer pour maman, pleurer parce que je me sentais coupable de l'abandonner, pleurer parce que j'étais perdu. Je l'aurais fait il y a des mois, bien plus tôt. Mais aujourd'hui, c'était impossible. Notre situation ne le permettait pas. Oh mon dieu, comme j'aurais aimé courir dans ses bras sans qu'aucun mal-entendu vienne compromettre ce geste. Je voulais deversé mon flot de larmes, je voulais faire tout ça, mais il suffisait que je vouge d'un centimètre pour éclater. Et ça, devant elle, je ne le pouvais.

    Je la fixai, elle aussi. Mon Ipod était toujours par terre, cassé ou pas, je m'en foutais royalement. Ses cheveux étaient toujours aussi magnifiques, négligés, flamboyant, comme elle, comme quand je l'avais connu. Elle était maquillé comme je l'aimais. Elle semblait si fragile, mais si indépendante à la fois. Elle avait cette expression d'une femme triste, alors qu'elle n'était qu'une enfant, encore. Une adolescente, au mieux. C'est ce regard, si dure, si mature qui me fit comprendre qu'elle n'était pas là par hasard. Quelles épreuves avait-elle traversées ? Ça ne pouvait qu'être durant les deux ans ou je l'avais... abandonner. Si c'était à cause de moi, je crois que je ne me le pardonnerais jamais. Je passais dans ma tête tout les drames qui aurait pu arriver. Un accident, tuant ses parents ? Scarification ? Une maladie grave ? Tentative de suicide ? Je n'en avais aucune idée, mais la plupart de ces propositions ne pouvaient être arrivées ! Une larme était prête à sortir, je le sentais. Des millions, en fait. Pour toutes les choses qui m'étaient arrivées. Le silence pesait lourd, et Emma s'approcha sans un mot. À quoi devais-je m'attendre ? Un sourire, une claque, des pleurs, tout pouvait arri...Quoi ? Qu'était-ce ce petit éclat, si discret, sur sa joue ? Une larme ? Oui. À cause de moi. Je la faisais souffrir, depuis deux ans. *

    Elle glissa alors sa main dans la main, et là, ce fut le coup de trop. La goutte qui fit déborder le vase. Je m'approcher d'elle, tout en gardant sa main dans la mienne. Je m'approchait tellement que je ressentais son souffle contre ma peau. Je la prit alors dans mes bras, et je pleurais. Je pleurais. Je pleurais pour tout. Pour moi, pour elle, pour nous, pour ma mère, pour mon silence, pour ma culpabilité. Entre quelques sanglot, je me lâchais. Je n'arrivais pas à parler correctement, mes sanglots me l'empêchaient.

    ▬ Tu... Tu n'étais pas là ! Mais... le... le pire, c'est que je peux rien... te... dire. Je... Je t'ai abandonnée ! Mes larmes coulaient à flot, maintenant. Je n'ai rien à... à dire pour ma défense. En plus.. Si tu es là, c'est que je t'ai abandonner sûrement au pire... moment de ta vie. Si.. si tu savais comme tu m'as manqué. Comme je m'en veux, putain, je suis vraiment con. J'au... J'aurais dut surmonter mon problème et ne pas... te laisser.


Dernière édition par Duncan McFadden le Jeu 19 Nov - 14:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Un vieil air de guitare - Duncan   Un vieil air de guitare - Duncan I_icon_minitimeMer 7 Oct - 21:17

    Mature. C'est ainsi que je me sentais à cet instant précis. Les épreuves m'avaient tellement appris, tellement endurcie, que je n'avais plus vraiment l'impression d'avoir 16 ans. Les soucis des jeunes filles de mon âge étaient plutôt le maquillage, les habits, les garçons et à la limite, les notes au lycée. Je me rappelais combien j'avais changé. Combien tout m'éloignait maintenant de mes anciennes amies qui ne pensaient certainement plus qu'à s'amuser. J'avais grandi trop vite. Et la vue de Duncan était là pour me le rappeler. J'étais fière dans un sens, d'avoir acquis tant d'expérience à mon age, d'avoir réussi à dépasser tous les obstacles que la vie avait posé en travers de mon chemin. Mais j'étais triste et désemparée. D'être devenue aussi lucide, de ne plus croire en la magie de l'existence, d'être si "terre à terre". Je fuyais l'irrationnelle avec une aisance déconcertante; pour moi tout devait avoir une explication, sinon j'avais peur. J'avais peur de l'inconnu. Peur de ce que je ne pouvais maitrisé. Et il était là, devant moi et ça, ça relevait de l'irrationnel...

    Quand je glissais mes doigts entre les siens. Je crus discerné une réaction imminente de sa part. Et je ne me trompais pas, en moins d'une seconde, il m'entourait de ses bras. Je me sentais exceptionnellement bien, légère, en sécurité. Comme si à présent, plus rien ne pourrait me faire du mal, comme si ma vie était destinée à être belle finalement. Je priais pour que ce moment ne s'arrête jamais, tellement il était agréable. Sa présence était pour moi la plus belle chose que m'avait offert le destin. Et rien que pour cela, ma vie valait la peine d'être vécu, revécu, et vécu encore et des dizaines de fois. Je souhaitais au Monde entier de ressentir la plénitude qui m'envahissait à ce moment précis, sans doutes le plus beau sentiment qu'on ait crée. Malgré les larmes, malgré la souffrance, malgré tout. L'amour.

    Il pleurait, ne s'arrêtant plus. Il devait avoir des dizaines de raisons de pleurer. Et moi, j'étais tellement touchée qu'il me fasse part, même ainsi, de ses sentiments, je pleurais avec lui. Je sentais son souffle dans mon cou, qui venait me chatouiller agréablement.


    123456- Tu... Tu n'étais pas là ! Mais... le... le pire, c'est que je peux rien... te... dire. Je... Je t'ai abandonnée ! Je n'ai rien à... à dire pour ma défense. En plus.. Si tu es là, c'est que je t'ai abandonner sûrement au pire... moment de ta vie. Si.. si tu savais comme tu m'as manqué. Comme je m'en veux, putain, je suis vraiment con. J'au... J'aurais dut surmonter mon problème et ne pas... te laisser.

    Je ne savais que dire. J'étais désorientée et mes larmes et ma gorge nouée m'empêchaient de dire quoi que ce soit. C'était vrai, il m'avait abandonnée. Mais ce n'était pas cela qui m'énervait le plus, non. Il avait ses raisons, je le savais. Ce que j'avais du mal à lui pardonner, c'était son silence. Le silence terrifiant de son coeur quand le mien s'était ouvert à lui. Ce baiser qui m'avait paru si sincère et qui n'était en vérité qu'un mensonge. J'avais mal. Mal au coeur. Parce qu'il m'avait abandonnée. Mais aussi parce qu'il avait vécu des choses terribles. Des choses auxquels peu de Monde aurait survécu. Je finis par me controler. Je respirais fort pour arriver à me calmer.

    123456- Le pire moment de ma vie? C'était aussi le pire de la tienne Duncan... Mes larmes repartirent de plus belle. Et relevant la tête pour le regarder dans les yeux, quittant avec regrets l'épaule sur laquelle j'avais tant pleuré, je continuai. Tu... Tu... tu m'as manqué... aussi...tu sais. Je... je... Je savais plus quoi... quoi penser. J'étais... per...perdue. Et... On avait chacun nos... problèmes. Je t'en... Je t'en veux pas... Pro...Promis... Enfin... enfin, pas ... pas pour ça.

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MessageSujet: Re: Un vieil air de guitare - Duncan   Un vieil air de guitare - Duncan I_icon_minitimeJeu 8 Oct - 21:51

    Qu'est ce qui me prenais ? Pourquoi je me lâchais comme ça ? Oh, déjà qu'elle en devait plus avoir une très grande estime de moi, je m'enfonçai. Sa main était toujours croisé dans la mienne. Moi, je pleurais, même si je commençais à me calmer. Je me sentais si coupable. Nous n'avions pas eu d'enfance, d'adolescence. Une question me brulait les lèvres: Pourquoi ? Pourquoi était-elle là ? Pourquoi m'avait-elle pris la main ? Certes, elle m'aimais. Encore, je ne savais pas, mais elle m'avait aimé. Elle devait m'en vouloir, pour mon silence, et... ce baiser. Avant que je quitte le New Jersey, je lui avait donné un baiser. Comment l'avait-elle pris ? Pour moi, c'était un baiser d'adieu, désespéré et sans rien après. Pour elle, ça pouvait ou être une soi-disante déclaration, ou une preuve de me haïr encore plus fort.

    ▬ Le pire moment de ma vie? C'était aussi le pire de la tienne Duncan...

    Elle avait raison, mais en disant ça, elle affirmait donc que quelque chose s'était passé dans sa vie, une chose horrible. Je me mordais la lèvres, essayant cette fois de retenir mes larmes. Elle releva la tête. Je put admirer ses yeux émeraudes, pailletés d'or et larmoyants. Elle était belle. Magnifique, même.

    ▬ Tu... Tu... tu m'as manqué... aussi...tu sais. Je... je... Je savais plus quoi... quoi penser. J'étais... per...perdue. Et... On avait chacun nos... problèmes. Je t'en... Je t'en veux pas... Pro...Promis... Enfin... enfin, pas ... pas pour ça.

    Je me retirais violemment d'elle, sans la pousser cependant. Qu'est ce qui m'avais pris ? Une impulsion, sûrement. Tout allait bien jusqu'à ce qu'elle dise que ce n'était "pas pour ça". Donc, elle m'en voulait. Mais ça, je le savais. Alors pour réagissais-je comme ça ? Je tournais un peu en rond, dans ma tête, toujours avec les mêmes questions. Je me rendais compte de l'importance d'Emma dans ma vie. Deux ans sans elle avait été comme un manque. Un drogué qui n'aurait pas sa dose, en eternelle errance, désespéré, à la fin. And I swear you're just like a pill, instead of makin' me better, you keep makin' me ill... You keep makin' me ill.... Les paroles de cette chanson, Just Like A Pill me revinrent en mémoire. C'était exactement ça. Elle avait eu l'effet d'une pilule sur moi, jusqu'à ce qu'elle me laisse malade. Involontairement, certes, car c'était moi, en fait, qui avait "arrêté le traitement". Mais je ne pouvais pas revenir vers elle et faire comme si il ne s'était rien passé, j'en était incapable, et ça n'aurait rien voulut dire. Je la regardais. Elle ne semblait pas choquée que je me sois enlevé de son étreinte. Elle avait l'air juste réaliste, comme si elle constater ma nullité une nouvelle fois. Je me sentais vraiment mal, à ce moment. "Coupable. C'est de ta faute, si elle est là, ici. Tu l'as abandonner." Ce genre de phrases revenaient sans arrêt dans ma tête, si bien que je ne devais éclaircir certains points, d'éclaircir toutes ces choses qu'on ne s'était pas dîtes. Séchant mes larmes, je pris mon courage à deux mains.

    ▬ Emma... Tu fous quoi ici ? Tu m'as vraiment manqué, à moi... aussi. Mais, je ne pouvais... Je ne pouvais pas envisager avoir une vie normale après mes mois enfermés. Je... Je n'envisageai même pas de revenir au lycée. Je suis... Mais qu'est ce qui t'es arrivée, putain ? Tu n'est plus la gamine joyeuse que j'ai connue. Non, pas encore ces larmes. Cette fois, je réussis à les retenir. C'est à cause de moi, hein ?
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Un vieil air de guitare - Duncan Vide
MessageSujet: Re: Un vieil air de guitare - Duncan   Un vieil air de guitare - Duncan I_icon_minitimeJeu 8 Oct - 22:20

    Je crois que je l'avais choqué. En lui disant qu'il m'avait fait du mal, quand même. Malgré tout. Malgré les bonnes raisons qui l'avaient poussées à partir. Malgré le fait que j'étais éperdument amoureuse de lui et que je voulais son bonheur et sa sécurité avant tout. Et malgré les larmes que je versais à présent, j'étais incroyablement heureuse de le revoir et de pouvoir enfin ressentir sa présence à mes côtés. Même dans cette situation là, tout chez lui avait quelque chose de rassurant, je me sentais en sécurité. Rien ne pouvait m'atteindre. Il se dégagea de mes bras un peu violemment, mais ça ne me surpris pas. Face à mes propres paroles, j'aurais eu la même réaction. Il était beau, affreusement beau et le moindre mouvement de ses lèvres qui semblaient se parler à elles-même, m'aurait rendu folle. Plus folle que je ne l'étais déjà. Encore plus. J'avais envie de glisser mes doigts le long de ses joues, pour essuyer les dernières larmes qui parcourait le doux chemin de ses yeux à sa bouche.

    123456- Emma... Tu fous quoi ici ? Tu m'as vraiment manqué, à moi... aussi. Mais, je ne pouvais... Je ne pouvais pas envisager avoir une vie normale après mes mois enfermés. Je... Je n'envisageai même pas de revenir au lycée. Je suis... Mais qu'est ce qui t'es arrivée, putain ? Tu n'est plus la gamine joyeuse que j'ai connue. C'est à cause de moi, hein ?

    Non ce n'était pas à cause de lui, même si cette histoire d'amour ratée n'arrangeait rien au reste. C'était la faute à ma mère. La faute à mon père. La faute à l'humiliation qu'elle me faisait subir chaque jour, lorsqu'elle avait un peu poussé sur la bouteille de vodka. La faute à l'alcool dans lequel, moi aussi, j'aimais à présent me réfugier quand rien n'allait plus. C'était ma faute au final. J'étais née.

    123456- La gamine?

    C'est tout ce qui me sortit de la bouche à ce moment là. Alors c'était ça que j'avais été pour lui? Une gamine joyeuse? Rien de plus que ça? Et puis, je me maudissais intérieurement ce n'était certainement pas ce qu'il avait voulu dire. Je ne pleurais plus.


    123456
    - Je sais tout ça, Duncan. Je sais, ne t'inquiètes pas. Je reprenais ma respiration. Etais-je vraiment obligée de tout lui dire? Je pris mon courage à deux mains et je lâchais d'une traite. Tu sais, ça n'allait pas fort entre mes parents? Et bien ils se disputaient tout le temps et mon père s'est tué en voiture. Ma mère a sombré. Dans l'alcool. Et pendant ces instants là, elle... Non rien. C'est tout.

    La suite de l'histoire était trop humiliante, trop dure à raconter. Et puis j'avais ma fierté. Je repensais à ce baiser. Je le regardais dans les yeux et n'en pouvant plus, je lui posais la question à laquelle j'attendais une réponse depuis si longtemps...

    123456- Dis... Tu sais... Euh,... Avant que tu t'en ailles... Le baiser... Ça voulait dire quoi?

    Et je devins rouge comme une pivoine. Saloperie de peau.
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Un vieil air de guitare - Duncan Vide
MessageSujet: Re: Un vieil air de guitare - Duncan   Un vieil air de guitare - Duncan I_icon_minitimeMar 3 Nov - 18:15


    ▬ La gamine ? Je ne relevais pas. Ce n'était pas vraiment important vu l'ampleur que notre discussion prenait. Je sais tout ça, Duncan. Je sais, ne t'inquiètes pas. Certes, ça ne m'excusait pas pour autant. J'attendais la suite avec impatience. Tu sais, ça n'allait pas fort entre mes parents? Et bien ils se disputaient tout le temps et mon père s'est tué en voiture. Ma mère a sombré. Dans l'alcool. Et pendant ces instants là, elle... Non rien. C'est tout.

    Oh mon dieu, je n'avais même pas était là. Pas là pour la soutenir, dans cette horrible épreuve. Pourquoi personne n'était-il épargné par les drames de la vie ? Emma était si gentille, si adorable. Elle ne méritait pas ça, merde ! Je m'en voulais, j'aurais voulu mourir plutôt que de continuer à être en face de la personne que j'avais si lâchement abandonnée. Son père était mort, et sa mère devenue une alcoolique. Quelle enfance. Seulement, quelque chose attirait mon attention. Elle ne me disait pas tout, je le savais. Je la connaissais par cœur. Après tout, c'était ma meilleure amie. Mais bon, je ne préférait pas relever. Pour plus tard. Son histoire pouvait-elle être encore plus horrible ? Je le craignais. Mais je ne pouvais pas lui en demander trop, il fallait y aller en douceur.

    ▬ Je suis désolé. Je m'arrêtais, cherchant mes mots. Pou ton père, pour ta mère... Tu sais que tu peux tout me dire, hm ? Cela insinuait donc que je savais qu'elle me cachait un passage de l'histoire.

    Elle n'y prêta pas attention, et préféra continuer sur un autre sujet.

    ▬ Dis... Tu sais... Euh,... Avant que tu t'en ailles... Le baiser... Ça voulait dire quoi?

    Je devais l'avouer, pendant une secondes, j'envisageai de partir. En courant. Ou de disparaître, si ça aurait été possible. Mais, non, je devais affronter ça. Au fond, est-ce que je savais ce que ça voulait dire ? Un baiser. Juste un baiser, rien d'autre. Voilà ce que c'était pour moi. Pas un baiser pour jouer, pour la manipuler ou je ne sais quoi. Juste un baiser. Oui mais, il fallait que je lui trouve une signification. Je m'approchait d'elle, et mis mes bras autour de son cou. Mes yeux étaient plongés dans les siens, et je pouvais sentir son souffle contre ma peau. Non, je n'allais pas réitérer ce baiser. Je voulais juste lui montrer mon affection malgré tout.

    ▬ Ce baiser n'était pas ce que tu crois.
    *S'il te plait, ne pleures pas, ou je ne sais quoi.* Pour moi, c'était un baiser d'excuse, un baiser d'adieu. J'aurais du me dire qu'il ne m'excuserais pas mais aggraverait... encore plus notre situation. Je t'ai détruis. Je suis... horrible, hein ?

    Ma voix s'éraillait, comme si je n'arrivais plus à poursuivre. Comme un con, j'attendais qu'elle réagisse. Je n'ajoutais rien.
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MessageSujet: Re: Un vieil air de guitare - Duncan   Un vieil air de guitare - Duncan I_icon_minitimeSam 21 Nov - 12:32

    J'étais perdu, comme à chaque fois que j'avais à faire face à quelque chose qui m'atteignait tellement... J'étais face à un mur mais ce mur, c'était moi qui l'avait construit. Je l'avais bâti de souvenirs, de regrets, d'amour mal placé, d'amitiés détruites à cause de moi, à cause d'eux, à cause de nous. Il y avait tous ces gens que je n'avais pas cherché à rattraper, toutes ces personnes que j'avais fuis, toutes ces vérités que je n'avais pas voulues voir et que je n'étais désormais pas prête à entendre. Tout sauf prête à entendre.

    Je suis désolé. Il s'arrêta. C'était toujours comme ça, les gens étaient "désolés", comme ci ça allait changer quelque chose à l'histoire, leur pitié. Comme ci ça allait faire revenir mon père à la vie. Pour ton père, pour ta mère... Tu sais que tu peux tout me dire, hm ?

    Je me sentais salie, détruite. Je me souvenais de ces soirées là, où j'allais me réfugier dans mon lit, que je me m'étais en position du foetus et que j'essayais tant bien que mal de trouver le sommeil. J'avais souvent envie de jouer de la guitare mais j'avais peur que ça ne la réveille. J'avais souvent envie d'appeler Duncan, mais je me doutais qu'il ne voulait pas me parler, vu comme il n'avait pas répondu à mes appels les premiers temps. Je vivais dans l'angoisse, l'angoisse secrète et dissimulée de l'amour. L'amour bafoué par ma mère, l'amour abandonné par mon père et l'amour oublié. Je n'avais plus foi en mes propres sentiments, mes propres envies, mes propres attentes. Je me souvenais de ces soirées là, plantée comme un piquet face à lui. Et je lui posais la question qui me brûlait les lèvres depuis si longtemps et dont, il me devait la réponse.
    Je savais. Il devait avoir envie de disparaître. Comme moi j'avais tellement eu envie de me désintégrer ces derniers temps. Comme j'avais eu envie de le sentir à nouveau en face de moi. Comme j'avais envie que ma mère s'en sorte, et qu'elle m'aime à nouveau, j'avais tant besoin d'elle. J'avais tant besoin d'un repère, d'un repère solide. Un pilier sur lequel m'appuyer en cas de catastrophes majeurs. Oh oui. J'avais tant besoin d'elle. Il passe ses bras autour de mon cou. C'était trop dur. J'avais une fâcheuse envie de l'envoyer balader... C'était trop agréable, j'étais parcourue d'un frisson. Je ne méritais pas ça, même si j'en mourrais d'envie. Je ne méritais plus ça. Je le regardais, alors qu'il plongeait son regard dans le mien. Et j'essayais d'oublier, cet après-midi là. Les émotions inconnues qu'avait réveillées en moi ce baiser. J'essayais d'oublier la séparation, la sensation que le monde s'écroule autour de nous, ne laissant à priori que le plus mauvais. La solitude. Je tentais d'oublier l'oubli, simplement.

    - Ce baiser n'était pas ce que tu crois. Pour moi, c'était un baiser d'excuse, un baiser d'adieu. J'aurais du me dire qu'il ne m'excuserais pas mais aggraverait... encore plus notre situation. Je t'ai détruis. Je suis... horrible, hein ?


    J'essayais de garder une contenance. Horrible? J'avais envie de lui hurler que "oui" mais ça aurait été uniquement lui faire du mal, l'enfoncer plus bas que terre. Parce que je ne le pensais pas. Même s'il m'avait laissée seule pendant si longtemps, même s'il m'avait abandonnée. Littéralement abandonnée sans donner de signes de vie. Je n'arrivais pas à le trouver horrible. C'était plus fort que moi, je n'y parvenais pas. Cependant, ces paroles étaient intenables. Je commençais par envoyer balader ses bras toujours autour de mes épaules et par reculer, marchant dos à ma direction. Comme j'avais marcher pendant ces années, m'accrochant à son image, en oubliant même l'avenir, le demain, j'avais passé ma vie à regarder dans le passé. J'avais passé mon temps à l'attendre et tout ce qu'il trouvait à me dire, c'était ça. Je continuais de reculer et puis ce fut le regard de trop, je tournais les talons et m'en allais. Enfin c'était ce que j'avais d'abord prévu... Mais en partant, je me pris les pieds dans un fil et me tordant un bon coup la cheville, me retrouvant allongée par terre. N'en tenant plus, j'éclatais en sanglot. Je m'étais pris les pieds dans mon futur. Je m'étais pris les pieds dans mon amour. Dans demain. J'étais tombé, plus bas que terre. Plus bas que tout. Il s'approcha de moi, surement pour m'aider à me relever. Mais je n'avais pas besoin de son aide. J'étais tombée sans lui, c'était sans lui que je me relèverais. Alors, les larmes encore aux bords des yeux, je me levais d'un bond, lui jetant un regard plein de défi et d'amertume. Même si ça me faisait souffrir, je triompherais. Soudain, sans que je ne sus dire exactement pourquoi, mon coeur s'emplit d'une colère noire, et ne controlant plus ma main, je lui retournais une gifle monumentale, qui résonna dans toute la salle. J'étais perdue, à nouveau, des larmes, de rage cette fois, coulaient le long de mes joues. Je regardais ma main puis sa joue, me pinçant la lèvre avec mes dents...

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