ZACHARY- « Je.. Umh.. »
Quel retour à la réalité. Nos deux visages probablement toujours trop proches, nos rythmes cardiaques qui avaient augmentés, la sensation que ce baiser n’avait pas duré assez longtemps, il m’était presque dur de croire que c’était arrivé. Finalement, une fois pour toute, je m’étais retrouvée assez proche de lui pour pouvoir savoir tout ce qui se tramait dans sa tête, lui faire savoir toutes les pensées qui m’accompagnaient chaque jour, lui faire comprendre que notre histoire n’était pas terminée, et qu’elle ne l’était toujours pas. Lui dire, lui faire comprendre. Et le tout avait amené à ce merveilleux baiser. Celui dont ignore le choc, dans lequel on sent la passion cachée depuis bien trop longtemps, cet envie de se sentir l’un contre l’autre à nouveau après un trop long moment sans l’avoir fait. Et ça c’était terminée. Aussi vite que ça avait commencer. Et à lire l’expression trop sérieuse sur le visage de Zachary alors que moi-même je ne pouvais empêcher mes lèvres de sourire, je comprenais que le tout n’avait pas simplifier la situation. Si dans les films un baiser sert à reconstruire un couple, il était clair que dans la vraie vie, c’était loin d’être suffisant.
ZACHARY- « Ou est-ce que ça nous mène ? »
HEAVEN- « Ou veux-tu que l’on soit Zac ? »
Je ne pouvais être plus clair sur ce que moi je voulais de lui. Ne lisait-il pas l’amour que j’avais toujours pour lui dans mes yeux ? Ne sentait-il pas cette fragrance qui criait que je n’avais envie que d’une chose, que l’on redevienne un, un tout, un seul couple qui s’aime et qui passe au travers des étapes ensemble, que ce soit dur ou facile. J’étais très claire depuis le début sur ce point avec lui, tellement claire que c’était moi qui avait engagée le baiser. Celui qui pour l’espace de trente secondes m’avait ramené au paradis, ce paradis que je croyais perdue à tout jamais. Celui que nous nous étions créer Zac et moi chaque fois que nos corps se frôlaient, s’emmêlaient et que nos lèvres ne faisaient plus qu’un tout pour le temps d’une soirée ou l’amour que nous éprouvions l’un pour l’autre était la seule chose qui importait vraiment. Mais il était celui de nous deux qui semblait perdu, incapable de dire ce qu’il voulait vraiment de moi. Et je ne pouvais pas choisir pour lui. Si être avec moi n’était pas ce qu’il voulait, je ne pourrais le forcer. Je ne pouvais pas décider de ses sentiments et de ses envies. Je n’avais malheureusement pas ce pouvoir sur lui, ni sur qui que ce soit d’autres.
ZACHARY- « Je veux dire.. On ne peut pas reprendre ou on était. On n’a plus dix-sept ans. Ce sera forcément différent, tu le sais.. »
HEAVEN- « Oui je le sais. J’dis pas que nous deux ce sera la même histoire que celle qu’on avait il y a quatre ans. Mais ne crois-tu pas que ça puisse être différent et toujours aussi bon, voir même meilleur ? »
Je n’avais pas l’intention de baisser les bras, lâcher les armes. Oui, tout serait différent, j’en avais pleinement conscience. J’étais peut-être naive mais sûrement pas au point de croire que quatre ans de coma et presque six mois sans de vraie discussion à ce sujet allait nous ramener directement à la case de cette dernière soirée, la dernière soirée officielle de notre « ancien » couple. Mais nous étions toujours les mêmes. Toujours Heaven qui ne se voit qu’avec Zachary. Des personnalités similaires, plus vieilles et probablement plus matures, mais toujours les mêmes coeurs qui ne peuvent s’empêcher d’être amoureux. Et puis, il y a plusieurs façons de vivre une histoire d’amour, mais ne peuvent-elles pas toutes être merveilleuses à leur façon ? Nous avions été chanceux lors de nos premiers mois ensemble, il n’y a aucune raison que l’on le soit pas encore aujourd’hui. C’était de cette façon que j’envisageais les choses, prête à mordre à pleine dent dans la vie, profiter de cette chance qui pourrait peut-être s’offrir à moi. J’avais perdue trop de temps depuis mon réveil à ne pas essayer de faire comprendre tout ça à Zachary. C’était lui & moi, et ce soir, il n’y avait rien d’autre qui comptait.
ZACHARY- « J’arrive pas à prendre les choses aussi simplement que toi, Heav’ »
HEAVEN- « C’est que tu n’as pas encore comprit que la vie ne tient qu’à un fil.. »
C’était à mon tour d’éviter son regard, toutes les lourdes questions que j’étais maintenant capable d’y lire. Je savais que je faisais la bonne chose en essayant de faire comprendre à celui que je considérais être l’homme de ma vie les sentiments et les envies qui m’habitaient, mais même si je semblais imprenable dans mes prises de paroles, j’avais si peur qu’après m’être vidée le coeur, on en soit toujours au même point. C’était ma seule arme, ma seule chance de le faire revenir, de lui faire comprendre. Si après ce soir, il me disait qu’il avait définitivement tournée la page, ça serait terminée, je m’en doutais. Mais il m’avait embrassée, il m’avait dit que j’étais la seule. C’est ce qui m’empêchait réellement de laisser tomber. Sa main toujours dans la mienne, à faire des cercles tout comme moi plus tôt, je fixais mon regard sur celles-ci. Entrelacées, comme l’était probablement toujours nos coeurs. Et c’était l’image qu’il devait comprendre, c’est ce qu’il devait voir. Ce n’était pas fini pour lui, je devais seulement lui faire réaliser. J’éclaircisait ma gorge alors que je gardais mes yeux sur nos mains. Une nouvelle larme tomba d’ailleurs sur celle-ci.
HEAVEN- « J’te demande pas de me croire sur paroles. J’te promet pas non plus que ça serait toujours facile. J’te dis pas non plus que j’ai absolument raison et que tu dois partager mon point de vue. Mais je le sais ce que je veux. Et c’est toi que je veux. Peu importe ce que ça prend, je suis prête à tout pour pouvoir dire à nouveau que tu m’appartiens Zachary Kaeden Woodsbury et que je suis tienne. »
Ça sonnait incroyablement comme si je me trouvais au milieu de l’une de ses séries américaines que j’avais trop souvent regarder, si souvent que j’en étais à quoté mes actrices préférés. Mais peu m’importait, parce que tout ce que je venais de dire au fond, je l’avais dit avec mon coeur. Et j’étais persuadée que c’était en étant clair de la sorte qu’il comprendrait peut-être.