Aujourd'hui, je suis arrivée au camp, et je ne peux pas dire que c'était une bonne journée. Elle n'est pas terminée, je l'avoue, mais ma première impression n'est pas spécialement positive. Je n'ai parlé à personne, je n'ai retenu aucune tête, ou presque. Je n'ai aps rencontré les gens avec qui je partage mon bungalow, parce que je suis passé en coup de vent pour déposer mes affaires. Ce n'est pas un point négatif, celui-là, je l'avoue. Moins je rencontre de gens, mieux je me porte. Mais, étant donné que je vais un certain nombre de temps dans ce camp, autant me familiariser avec les personnes ainsi qu'avec les lieux. C'était justement ce que je faisais. Je visitais les alentour. Le lac Tatoe... Non ! Le lac Tahoe ! Oui, le lac Tahoe ! C'est juste magnifique, et pourtant je ne suis aps encore à côté ! J'ai pas envie de trop m'approcher, je me connais, je vais tomber dans l'eau, et c'est la honte. Parce que oui, même si tout le monde ne s'est pas donné rendez-vous ici, il y a quand même des gens. Je m'approche quand même un peu. A distance raisonnable, c'est à dire, pas trop près, histoire de ne pas tomber dans l'eau, mais pas non plus trop loin, parce que sinon, ça vaut pas le coup.
C'est peine perdue. Je suis vraiment pas douée, vraiment ! Je m'explique. Je marchais tranquillement, et là, je ne sais comment ni avec quelle force... je suis tombée. Mais pas une simple chute, non, je me suis carrément étalée à la vue de tous. En plus, mon T'shirt s'est relevé, alors j'vous raconte pas mon soutif violet qui s'est vu. La hoooonte. En plus, y'en a certains qui rigolent. J'ai mal au genou en plus, j'crois que j'me suis troué le jean et que j'saigne. J'en sais rien, je suis toujours couchée, la face contre la pelouse.


- Y'en a pas un pour m'aider à me lever ! Bande d'abrutis ! dis-je, en chuchotant.

J'ai parlé trop vite, je vois des chaussures devant moi. Des converses, pas mal. Je relève la tête et, sans voir le visage, je reconnais des mains d'homme, ou de jeune homme du moins. Oh, y'a quelqu'un de gentil ici qui m'aide à me relever. Je lui revaudrais ça pendant toute ma vie ! Ouais, nan, faut aps abuser non plus. Je vais déjà le remercier, c'est pas mal. Bref, je me relève avec l'aide de ce jeune homme et quand je suis enfin debout, étant sûre que je ne retomberais pas, je relève également la tête et là... je suis choquée ! Exeptées les boucles, c'est le portrait craché de mon défunt c*nn*rd de beau-père ! En plus jeune et un peu plus beau. Je comptais le remercier, sincèrement, mais j'ai été tellement choquée que les mots sont restés coincés quelque part, je-ne-sais-où. Respire, Vanny, respire. C'est pas lui. Respire.


- Merci. osais-je, en respirant assez fort.

Je ne savais même plus comment réagir maintenant. Que devais-je dire ? Ou faire ? Je n'eus même pas le temps d'y réfléchir plus longuement que je sentis un léger picotement sur mon genou. Je regardais et effectivement, je saignais.


- Shi*i*i*i*it ! criais-je.

Je n'ai pas mal, mais j'adorais ce jean, quand même !

J'ai toujours aimé les parcs, lac etc. Généralement c'est plutôt tranquille donc les gens ne te regardent pas forcément bizarrement comme dans la rue. Et puis c'est tellement tranquille que ça me permet de réfléchir tranquillement. Alors, quand j'ai appris qu'il y avait un lac dans ce camp c'était sur, il fallait que j'y aie.
Avant mes 7 ans, j'allai souvent à un petit lac, près de là où on habitait, avec mes parents et me je m'amusai avec le toboggan. Chez ma famille d'accueil j'étais allé une fois dans un parc. Je n'y suis jamais retournée. Il y avait tellement de personnes qu'on se serait cru à un concert et quand je passai à côté d'eux il me regardait en rigolant. Même si je n'y fessai pas plus attention que ça, ça m'avait énervé.

Je me préparai simplement : jean foncé, converses noire et tee shirts blanc. Et sortait du bungalow où il n'y avait déjà plus personne. D'ailleurs, je n'avais pas encore fait connaissance avec eux. D'un côté se n'est certainement pas moi qui irai.
J'arrivai au lac, il était entouré d'arbre plus grand les uns que les autres et de plantes en tout genre. J'étais soulagé, il n'y avait pas beaucoup de monde. Je me promenai donc au bord, en pensant à tout et rien. Quand je vis un peu loin une fille l'air à peine plus âgé que moi tombé. Malgré sa violente chute, je continuai mon chemin pensant qu'elle se relèverait. Mais ce ne fus pas le cas. J'allai donc la voir et l'entendis chuchoté quelque chose que je ne compris pas. Je lui tendis ma main, qu'elle pris pour se relever. Elle me regarda l'air abasourdie, avais-je fait quelque chose de mal ? Je la regardai sans comprendre. Après quelques secondes elle me remercia. Je lui sourit mais elle cria. Quoi j'ai encore fait quelque chose de mal ? Ouf, non elle regardai son genou.

- Tu as mal ?

Demandai-je timidement. Après tout je ne la connaissais pas.

J'suis une boulette. Une bonne grosse boulette ! Il venait de m'aider à me relever, de me sourire et moi je ne trouve rien à faire d'autre que de crier et de le regardé, l'air choquée. Pour une fois que quelqu'un exprime un semblant de gentillesse envers moi, il faut que j'agisse bizarrement. Je suis une boulette. Je ne vis pas pour le regard des gens, mais, il va penser quoi maintenant ? Bon, je peux encore rattraper le coup. Il me demande si j'ai mal, je peux dire oui, et il comprendra. Sauf que non, j'ai pas mal. Si j'ai crié, c'est parce qu'un de mes jeans préféré s'est déchiré dans ma superbe cascade. Je suis débile et je pense trop, pourquoi je ne lui dis pas tout simplement la vérité ? Oui, c'est ce que je vais faire.
Etant donné que je regardais mon genou, je pense que lever la tête vers le jeune homme qui me fait face ne me fera pas de mal. J'ai encore parlé trop vite. C'est comme si je voyais son visage pour la première fois (ce qui est faux). Le voir me choque. La ressemblance avec le Brandon qui me servait de beau-père était frappante. Et pourtant, je suis persuadée qu'ils ne sont pas de la même famille. Brandon n'en avait pas, et je comprend pourquoi. Bref, j'essaye de faire abstraction du choc et de lui répondre normalement. Ce que j'arrive assez bien. En plus, il a l'air timide et gentil, je vais pas l'agresser. J'espère que les apparences ne sont pas trop trompeuses.


- Non... Non, je n'ai pas mal. Mais je saigne quand même, et mon jean est déchiré... Mais... C'est pas grave.


Malgré le fait que je n'avais pas vraiment bégayer, cela ne voulait pas dire que je n'étais pas gênée. Je n'arrivais pas à le regarder en face. J'ai été traumatisé par un homme, et sa copie conforme (sur le physique) se trouve en face de moi. C'est assez troublant, ce qui fait que je ne sais quoi dire ou quoi faire. Je me mets instinctivement à penser à ma mère et les larmes me viennent aux yeux, sans pourtant s'en échapper. Je m'essuyais tout de même les yeux avec les manches de mon gilet. De mon côté, cette situation n'est pas très facile, alors, je n'ose même pas imaginer le côté du brun se tenant face à moi. Il ne doit rien comprendre.


- Je... Je suis désolée, c'est que... tu... non rien, je suis désolée... Je m'apelle Vaneliya, et toi ?


Je lui avais presque avouer qu'il ressemblant à mon beau-père et que, de ce fait, j'avais légèrement peur, mais je m'étais rétractée. Je préfère encore m'excuser et qu'il me trouve bizarre, plutôt qu'il sache ce qu'il s'est passé dans ma vie. C'est trop tôt, je ne peux pas me confier à quelqu'un que je ne connais pas. Même s'il a l'air très gentil.

Après que je lui ai demandé si elle allait bien la jeune fille releva la tête vers moi et se figea une nouvelle fois. Je ne savais toujours pas pourquoi et ça m'inquiétait. Je n'aurai peut-etre pas du venir pour l'aider ?! Je ne sais pas, elle me mettait dans le doute complet car en plus elle ne parlait presque pas. Le fait qu'elle me fixe me gênai quelque peu et je finissais par baisser la tête. Elle ne parlait pas et moi non plus, de toute façon, j'aurai pu dire quoi ? Je n'allai pas lui demander pourquoi elle me regardait ainsi, se serait trop ... bizarre ! Et si je me présentai, après tout on ne se connait pas et comme je l'ai aidé. Je ne sais pas. Mais de toute façon elle m'arrêta dans ma réflexion en répondant à ma question. J'avais relevai la tête.

Elle - Non... Non, je n'ai pas mal. Mais je saigne quand même, et mon jean est déchiré... Mais... C'est pas grave.

Elle semblait hésiter mais bon je la croyais.

-Ok.

Ah ! Je suis nul ! J'arrive à peine à sortir un stupide : Ok ! Pff franchement je me demande comment j'arriverais à me faire des ami(e)s ici si ça continue comme ça ! Mais pour l'instant c'est mal parti ! J'ai l'impression qu'elle est gênée car, cette fois-ci elle ne me fixe plus. Elle à la tête baissée. Et on dirait qu'elle essuie ses larmes avec sa manche. Pourtant elle m'a dit qu'elle n'avait pas mal. Alors c'est moi ? Mais on ne se connait pas ! Décidément, je suis absolument perdu ! Avant que je puisse ouvrir la bouche, elle hésite :

Elle - Je... Je suis désolée, c'est que... tu... non rien, je suis désolée... Je m'appelle Vaneliya, et toi ?

Apparemment, elle hésite à me dire quelque chose. C'était peut-être la raison du pourquoi elle me regardait bizarrement. Mais au moins elle parle.

- Kévin ... Harrisson .

Lui dis-je avec un sourire et en tendant ma main. Après ces premières paroles étranges, peut-être commencerait-on à faire connaissance ?!

Kévin Harrisson. C'est alors comme ça qu'il s'appelle ? Ca me rassure, je l'avoue. Il n'a pas le même nom que ce très cher Brandon Baker. Je suis tout de suite un peu moins craintive. Dans le genre parano et folle, on fait pas mieux que moi ! Le pire, c'est que ça ne veut rien dire. Il peut quand même faire parti de sa famille. Bon, stop ! Vanny, arrête ! Et voila, je me parle toute seule ! Il faut vriament que j'arrête ! Si jamais il fait parti de sa famille, il ne pourra rien me faire. C'est plutôt sécurisé, ici. Enfin, j'espère. Bon, il fautdrait que je parle, parce qu'un silence vraiment gênant s'est installé. Je lui fais signe de s'asseoir, tandis que je le fais également. Bon, on parle pas, mais au moins, on est assis. Bon, alleeeez, trouve un truc à dire. On est légèrement ridicule à ne pas parler. En plus, je suis sûre que ça se voit qu'on est gênés. Je dois avoir les yeux rouges, dû à mes mini-larmouillettes de tout à l'heure. Et mes joues doivent être légèrement rouges aussi. Je suis ridicule, qu'est-ce que je disais ? J'ai une question qui me brûle les lèvres, et je pense vraiment que je devrais la lui poser. Mais s'il le prend mal ? Je sais ! Je vais lui expliquer, tout simplement. Il a l'air gentil, il n'ira pas le répéter à tout le monde, je pense.


- Je... Mon beau-père, enfin ex-beau-père, s'appelait Brandon Baker. Il est mort. Mais, c'est une bonne chose. Ce mec est horrible. Il battait ma mère et... Et... Il me battait aussi. Il m'insultait et... -pause- me violait. -petit sanglot- Il a tué ma mère ! Le c*n*ard ! -pleurs- Ma mère est morte par sa faute, et j'étais pas loin de la mort, moi aussi... Il m'a en quelques sortes... traumatisée. Ouais, traumatisée. Il s'est tué, ensuite. Heureusement, sinon, je crois que je l'aurais tué de mes propres mains ! -rage dans la voix et des pleurs, encore- Le reste de l'histoire, on... on la connait. Je suis arrivée ici. Bref... -pause- Tu lui ressembles. A Brandon, je veux dire. Je suis désolée, tu peux peut-être mal le prendre, mais c'est pour ça que j'ai un peu bloqué tout à l'heure. J'ai peur, très peur. Même s'il est mort.


J'y crois pas. Je venais de raconter presque toute ma vie à ce mec, et je ne le connais même pas ! J'étais en train de pleurer comme une madeleine, et je n'aimais pas ça. Si ce mec raconte ne serait-ce qu'une phrase de ce que je viens de lui dire, je l'étripe. D'ailleurs, je devrais le lui dire.


- Je sais pas pourquoi je t'ai dis ça, mais j'attend de toi que tu ne le raconte à personne. Je ne te connais pas, je ne sais pas si tu es une personne de confiance, mais j'y crois quand même. Je n'hésiterais pas à te faire la misère si tu raconte ne serait-ce qu'un mot à je n'sais qui. Ce n'est pas une menace, rassures-toi, juste une demande... ou un truc comme ça.


On pourrait croire que j'ai dis ça plutôt méchament, mais en fait, pas du tout. Je suis en train de pleurer, je me sens ridicule, et... je crois que c'est tout.